Si tu crois qu’il faut attendre le dessert pour savoir si un resto vaut le coup, laisse-moi te sauver du piège à touristes ou du bistrot qui a le charme d’un Tupperware.
Spoiler alert : je juge, et j’assume.
1. AVANT D’Y ALLER : l’enquête préliminaire (aka Google détective)
1. Les photos postées par les clients
Je ne parle pas des photos officielles, mais de celles prises à la va-vite, avec un angle bizarre et un flash digne d’un thriller. Si les plats ont l’air bons même là-dessus, c’est bon signe.
2. Les réponses aux avis négatifs
Un restaurateur qui répond « merci pour votre retour, on va s’améliorer » ? Sympa.
Celui qui répond « vous êtes sûrement un concurrent jaloux » ? Fuyez.
3. La carte sur le site
Si je vois une carte PDF datée de 2021, c’est non.
Si elle fait 12 pages, avec des makis, des lasagnes et du confit de canard dans la même ligne… NON puissance mille.
4. Les fautes d’orthographe
Je tolère une coquille, je pardonne un « chorizzo » avec deux Z, mais pas un « poissant pané » dans trois lignes sur quatre.
La crédibilité d’un menu commence par sa syntaxe.
2. EN ARRIVANT DEVANT LE RESTO : les signaux faibles (et parfois très forts)
5. Le menu en vitrine
Est-ce que le menu est écrit à la main à la craie, ou est-ce un vieux plastifié jauni au soleil avec des photos floues ?
La réponse t’indique souvent la décennie où le chef s’est arrêté d’évoluer. Et si la carte propose plus de 10 plats différents, je pars en courant : les probabilités qu’on me serve du surgelé sont proportionnelles au nombre de plats proposés !
6. L’agencement des tables
Si les tables sont serrées au point de partager les conversations (et les miettes) des voisins : no merci.
Si on me laisse respirer, poser mon sac, et même croiser les jambes : je m’installe.
7. La déco
Pas besoin d’un resto « instagrammable » avec mur végétal en plastique et néons roses.
Mais si l’ambiance me donne envie de m’échapper dans un 13h de Pernaut ou une salle d’attente Pôle emploi… je trace.
8. Le bruit
Je dois pouvoir parler sans hurler et entendre mon plat arriver, pas me croire dans une boîte de nuit sous Lexomil.
3. UNE FOIS À TABLE : le test décisif (et parfois fatal)
9. Le pain
Toujours lui.
S’il est mou, tout sec, industriel, sans âme : mon cœur saigne un peu.
S’il est tiède, croustillant, frais, peut-être même fait maison… là je tombe amoureuse.
Le pain, c’est le meilleur indicateur de ce sur quoi le patron met sa priorité : la satisfaction de ses clients ou sa marge.
10. Le serveur ou la serveuse
Pas besoin de réciter la carte par cœur. Mais le minimum c’est un sourire, un peu d’humour, et de ne pas confondre “tu veux de l’eau” avec une interro surprise. Et qu’on arrête avec le cliché sur les serveurs parisiens, partout en france, on va trouver de tout. Mais si le personnel est de mauvaise humeur, c’est souvent mauvais signe.
11. Les toilettes
Je vous jure : les toilettes en disent long.
Si ça sent bon, s’il y a du savon, un miroir propre, une lumière qui ne me donne pas le teint livide, c’est bon signe.
Sinon, j’en déduis que le reste du resto est au même niveau de négligence et je n’ose pas imaginer la tête de la cuisine.
12. Les sauces maison
Je goûte la mayo, la béarnaise ou la vinaigrette comme on goûte un vin.
Si c’est industriel, je le sais. Et mon respect fond comme une noisette de beurre oubliée au soleil.
Le pire, c’est la vinaigrette industrielle trop moutardée sur la feuille de salade, qui sature les papilles et annihile le goût de tout le reste.
13. L’intitulé des plats
Exemple réel vu : « Brochette de volaille façon chef et son gratin gourmand » → ça veut dire quoi ? Rien.
Un bon intitulé, c’est précis, simple, sans chichis marketing.
14. Le végétarien du menu
Si l’option végé, c’est « assiette de crudités », c’est qu’on est encore en 1998.
Un resto qui respecte tous les appétits, c’est un resto qui a réfléchi à sa carte.
15. Les petites phrases qu’on entend
« Le chef vous propose ceci ce soir » → j’aime.
« Tu veux une serviette ou t’essuies sur ton jean ? » → je pars.
16. Le vin au verre
S’il y a plus de choix que “rouge, blanc, rosé”, et surtout s’il y a une vraie recommandation avec les plats, je suis conquise.
Un bon resto ne sert pas n’importe quelle piquette avec ton magret.
Un bon indicateur : la présence de vins du Languedoc (souvent le meilleur rapport qualité-prix) ou de vignobles moins connus.
17. L’assaisonnement
Un plat bien salé, bien épicé, bien balancé : ça me dit que le cuisinier a goûté ce qu’il fait. Et qu’il s’en soucie.
18. Le dessert
Je n’ai rien contre une mousse au chocolat.
Mais une mousse qui sent le sachet de supermarché, sans texture ni profondeur, c’est non.
Un petit dessert maison, même simple, me dit : « on vous respecte jusqu’au bout ».
Tester des desserts classiques comme la crème brûlée (onctueuse à l’intérieur, avec une surface hyper fine qui se casse presque en soufflant dessus et pas 1 cm de caramel à découper à la scie circulaire) ou la tarte (pâte goûteuse et croustillante).
Conclusion :
Oui, je suis un peu (beaucoup) exigeante.
Mais tu sais quoi ? Manger, c’est un moment de vie.
Alors je refuse de le vivre à moitié.
Et toi ? Tu juges un resto à quoi ? L’addition ? Le tartare de saumon ? La tête du chef ?
Raconte-moi tout en commentaire. Je promets de ne juger que les restos, pas toi
Margaux