On a longtemps cru qu’un verre de vin était bon pour la santé. Et je l’entends encore régulièrement ! Désolée, mais c’est n’importe quoi…
L’alcool, nocif dès le premier verre
Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de quantité d’alcool sans danger pour la santé. De nombreuses études scientifiques, dont une vaste analyse publiée en 2023 portant sur plus de 4,8 millions de personnes, l’ont démontré.
Même une consommation modérée d’alcool augmente le risque de développer divers cancers, maladies cardio-vasculaires, troubles du foie, et même de démence. Le premier verre n’est donc pas anodin et peut avoir des effets néfastes sur l’organisme.
Le “French Paradox” : une arnaque ?
Le “French Paradox” est une théorie qui suggérait que les Français, malgré une consommation de vin rouge relativement élevée, avaient un taux de mortalité par maladies cardio-vasculaires plus bas que d’autres pays.
Cependant, cette théorie est aujourd’hui remise en cause. Des études plus récentes ont montré que d’autres facteurs, comme le régime alimentaire et le mode de vie, étaient responsables de ce paradoxe apparent. Les gens qui boivent du vin sont soit des catégories socioprofessionnelles favorisées pour les plus jeunes (avec une meilleure alimentation, une bonne hygiène de vie et moins de stress), soit des personnes plus âgées qui aiment bien les plaisirs de la table et ont une alimentation variée, incluant des fibres.
L’Alcool et ses Effets sur la Santé
L’alcool est un toxique pour l’organisme, et cela dès le premier verre. Il impacte le foie, le cœur, le cerveau et d’autres organes vitaux. La consommation d’alcool est associée à un risque accru de plusieurs maladies, dont les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, l’hypertension, le cancer (notamment du foie, de la bouche, de l’œsophage et du sein), ainsi que les troubles mentaux. L’impact d’une consommation d’alcool, même modérée, avec le cancer, est identifié par l’OMS depuis 1988 !
Des études récentes démontrent que même une consommation modérée d’alcool peut réduire l’espérance de vie. L’alcool contribue également à l’augmentation du poids et de l’obésité, en raison de sa teneur élevée en calories vides (l’alcool, c’est beaucoup de sucre).
Démystifier le Vin et la Santé
Si le vin contient effectivement des antioxydants et le fameux resvératrol, la quantité nécessaire pour obtenir un effet protecteur serait bien supérieure à la dose sécuritaire d’alcool. De plus, les antioxydants présents dans le vin peuvent être trouvés dans de nombreux fruits et légumes, sans les risques associés à la consommation d’alcool. Si vous cherchez vraiment des antioxydants, buvez du thé vert !
Cet excellent article du New York Times démontre certains mécanismes de désinformation à l’oeuvre.
La bonne nouvelle, c’est que même en France, on boit de moins en moins de vin et -globalement- de moins en moins d’alcool, y compris parmi les plus jeunes. Les études anuelles menées par Marmiton ont montré que la proportion de vin consommée était proportionnelle à l’âge : plus on est vieux, plus on boit du vin souvent. Pas incohérent quand on se rappelle qu’on servait parfois du vin à la cantine dans les années 50…
Et donc on fait quoi ?
On assume ! Attention, je ne dis pas qu’il faut s’astreindre à une vie monastique (et encore, je pense que les moines boivent du vin aussi). C’est juste qu’il faut assumer qu’on boit du vin pour le plaisir et ne pas s’abriter derrière un “bienfait santé ” qui n’existe pas. Tout comme on a le droit de manger des gâteaux industriels ultra-transformés et bourrés de sucre, des chips ou du Nutella, tout en sachant que ça n’est pas terrible pour la santé. Eh bien, le vin, c’est pareil, c’est tout.
Ca ne m’empêchera pas de prendre un verre de Meursault ou de Château-Margaux de temps en temps (mais pas tous les jours).
A la vôtre !
Margaux
PS : Le New York Times vient de sortir un excellent article sur le sujet : How red wine lost its health halo.